Comment payer moins cher votre transport ?
Augmenter les volumes
A la question : comment payer moins cher ? La réponse la plus simple est: « commandez le plus possible » ! Chacun sait qu’une expédition d’une tonne coûtera moins cher que 10 expéditions de 100 kilogrammes.
Malheureusement, ce n’est pas toujours possible, en fonction de vos contraintes de trésorerie, de stockage et d’immobilisation financière, ou tout simplement d’écoulement de stock concernant les denrées périssables. Acheter et stocker en grande quantité peut également représenter un risque commercial: celui de se retrouver avec des invendus importants, si le marché se retourne ou ne réagit pas comme prévu.
Attention au “stock flottant”
Si une marchandise vous est proposée à des tarifs dégressifs, par exemple de 10€/pièce pour 100 unités à 3€/pièce pour 10 000 unités, vous pouvez être tenté de commander de grandes quantités, pour réduire à la fois vos coûts d’achat et vos coûts de transport. Mais attention à tenir compte des délais d’acheminement: en effet, votre stock sera immobilisé sur le bateau qui transporte vos marchandises, et donc indisponible à la vente: assurez-vous d’avoir la trésorerie nécessaire!
Une autre façon de maximiser les volumes pour réduire le coût de transport, en particulier le transport maritime et routier, est de grouper vos marchandises avec celles d’autres expéditeurs sur la même destination: et c’est là qu’un bon transitaire va vous apporter de la valeur ajoutée en prenant en charge la consolidation.
Choisir des offres de transport low cost
Une autre option pour réduire vos frais de transport peut être de faire appel à des solutions low-cost, selon diverses approches:
- parce que vous serez peu regardant sur les qualifications de votre intermédiaire de transport. Il existe pourtant un vieil adage, valable en matière de transport plus encore que dans d’autres domaines: “if you pay peanuts, you get monkeys” (si vous payez des cacahuètes, vous aurez des singes). Les déconvenues en matière de transport sont variées et potentiellement lourdes financièrement; il suffit de voir le nombre élevé de faillites dans ce secteur pour s’en convaincre. Mais attention, dans de nombreux cas c’est vous qui devrez assumer le risque que représente le coût d’une immobilisation en douane, par exemple. Pensez à vérifier l’ancienneté de votre transitaire – ou lisez bien ses conditions de vente!
If you pay peanuts, you get monkeys”
Il n’y a aucune raison qu’entre deux transitaires sérieux, vous ayez une différence tarifaire de plus de 10% à moins que vous compariez deux choses non comparables.
- Parce qu’il y a une entourloupe ou un piège quelque part…
Exemple de piège: le “fret négatif”
Le fret négatif, vous connaissez ? Votre fournisseur (souvent de Chine, Asie du Sud-Est ou Inde) dit vous offrir le transport en vous vendant Incoterm CFR en groupage maritime. En fait, il va toucher de l’argent pour confier son fret à tel ou tel transporteur ! Et à l’arrivée, vous allez payer des frais de déchargement containers qui intégreront le fret, les frais au départ et la commission du vendeur. Merci le transport offert !
- parce que vous privilégierez l’offre la moins chère “à tout prix”: c’est une approche qui se défend dans certains cas, et s’appuie sur une réalité: certaines modalités de transport sont nettement moins onéreuses que d’autres. Mais il faut avoir conscience que ce choix impacte nécessairement les autres dimensions qui définissent le transport, à savoir les délais et les conditions de sécurité. La grille de décision du commercial et du logisticien est en effet tridimensionnelle : il faut chaque fois définir la juste balance entre le prix, le délai de livraison souhaité et des conditions de sécurité adaptées.
Tout le monde aimerait faire à la fois vite, bien et pas cher, et cela peut arriver de trouver un transport répondant à ces conditions. Cela s’appelle avoir de la chance, ou relève de l’exception qui n’est valable qu’à certaines périodes, vers certains pays. Oseriez vous prendre le risque si vous devez, par exemple, livrer des objets précieux devant faire partie d’une exposition à une date bien précise ?
Des solutions low cost existent, mais elles ont un coût!
Quand privilégier des délais courts s’avère payant
Pour certains types d’articles, il est plus intéressant financièrement de transporter de petites quantités, avec une plus grande fréquence de transport. Il s’agit d’articles ayant un stock tournant rapidement. Exemples:
- En informatique, la marchandise est vite obsolète. Il vaut mieux ne pas sur-stocker, ni la faire venir en bateau: votre marchandise serait obsolète quand elle arriverait au port et les concurrents auront déjà vendu leur stock avant vous.
- Il en va de même pour de nouveaux modèles de certains articles, comme par exemple les voitures miniatures. Le premier acheteur qui commande le modèle et peut l’offrir rapidement dans son magasin sera le gagnant des ventes.
- Pour les produits à la mode, ne lésinez pas sur un transport rapide, voire plus cher, et n’hésitez pas à commander en quantité, car la probabilité de voir la marchandise s’écouler est très grande Si vous pouvez vous faire livrer 1000 produits pour 10 euros de frais de transport sur un délai de 1 mois, ou 30 euros sur un délai de 15 jours, privilégiez la deuxième solution !
Mieux qu’un comparateur de prix, votre transitaire peut vous conseiller et optimiser vos arbitrages prix/délai/sécurité.
Evaluer les offres, au-delà du coût du fret
La question d’un importateur ou d’un exportateur est souvent celle-ci: combien le fret va-t’il me coûter? Le fret est un prix psychologique. Mais il ne faut pas négliger tous les frais associés: on dit que c’est le premier kilo et le premier kilomètre qui coûte le plus cher, et c’est vrai quel que soit le mode de transport.
Quand vous comparez plusieurs devis de transport, ne regardez pas uniquement le coût du fret.
- Comparez les délais: Le prestataire A propose un taux de fret à 1900 USD, inférieur au taux de 2050 USD proposé par B… D’accord, mais il faut voir que A a défini un temps de transit de 35 jours avec un transbordement à Las Palmas (qui si il ne se passe bien va se transformer en 42 jours), tandis que B propose un navire direct en 32 jours: est-ce que 10 jours de délais vous indiffèrent?
- Examinez les autres frais: il faut rajouter les frais portuaires, le dédouanement et la livraison. Il faut comparer « des bas de page ». Certaines offres sont difficilement comparables car peu détaillées. Méfiez-vous des offres indiquant un total avec cependant des rubriques : «selon débit » ou « selon taux au départ ». N’oubliez pas d’intégrer les frais annexes (stockage, frais financiers, taux de change appliqué, …) dans votre calcul du coût et de vérifier les dates de validité !