Affrétement d’un Antonov AN-124 sur le Moyen-Orient

Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. – Mark Twain

A boy’s dream? Alban aux commandes.

“Nous avons eu le plaisir de réaliser une nouvelle opération d’envergure. Il s’agissait cette fois de transporter un moteur de 28 tonnes en urgence depuis Nancy vers les Emirats. Au vu des dimensions hors normes, seul le plus gros avion cargo disponible sur le marché était qualifié pour embarquer le monstre d’acier. Nous avons donc affrété le fameux Antonov 124.

Pour des raisons pratiques et de temps, nous l’avons fait atterrir a l’aéroport de Vatry. Pour des questions de poids et d’accélération (pouvant aller jusqu’à 3G) il nous a fallu calculer et concevoir un châssis d’acier résistant à toutes épreuves.

Dans ce type d’affaire, le plus important est d’avoir à ses côtés les meilleurs partenaires, chacun dans son rôle, et de coordonner des grues de levage, les convois exceptionnels, la partie emballage et manutention et encore bien d’autres intervenants, dans un rythme très serré rempli de contraintes particulières. Un grand merci aux équipes du Groupe FOSELEV , TRANSPORTS CAPELLE, Aéroport Paris-Vatry, ANTONOV Airlines!

La prouesse ici aura été de réaliser tout cela en l’espace de 5 jours ouvrés à partir du top départ! Aucun droit à l’erreur, il faut savoir s’adapter, trouver les solutions sérieuses et s’appuyer sur des partenaires fiables et tout autant flexibles. Un vrai challenge.

Mission accomplie et une fierté que l’on partage avec tous! “

Le projet démarre par une demande urgente : l’expédition d’un moteur industriel de 28 tonnes depuis Nancy à destination des Émirats arabes unis. Les impératifs à destination ne permettent pas un transport classique par voie maritime. Les enjeux et l’urgence sont à un niveau critique. Un transport par voie aérienne devient nécessaire. Seulement les mensurations de la pièce à transporter ne permettent pas le chargement sur les avions cargos des lignes régulières. Seule solution viable?  L’Antonov AN-124, le plus gros avion cargo encore en service au monde – une poignée seulement d’entre eux étant disponibles et opérationnels pour cette mission. 

Dès lors, la course contre la montre commence. Il faut :

• prendre en considération les contraintes techniques liées aux différentes phases de l’opération
• concevoir un châssis sur mesure capable de supporter les contraintes d’arrimage et les forces exercées notamment lors du vol, avec une pression pouvant atteindre 3G sur la pièce,
• réussir à faire usiner en un temps record un châssis acier adapté,
• coordonner l’affrètement de l’Antonov AN-124, sur les plans contractuels, financiers et opérationnels, tant au départ qu’à l’arrivée,
• organiser un convoi exceptionnel urgent depuis le lieux de chargements à quelques centaines de kilomètres de l’aéroport, avec un timing précis pour une coordination optimale,
• mobiliser et coordonner une grue adaptée pour réaliser les opérations délicates de levage et accompagner les différentes phases de manutention nécessaires, notamment les films et bâche de protection finale du moteur, et surtout son installation sur le châssis acier confectionné pour l’occasion.
• accompagner, coordonner et superviser toutes les équipes se rejoignant sur le tarmac pour le bouquet final: le chargement dans le ventre de l’Antonov

Une performance logistique remarquable, en 5 jours ouvrés seulement, grâce à des équipes de grande qualité et une coordination millimétrée.

Ce type de mission représente sans doute ce que l’on peut faire de plus exceptionnel dans notre métier de transitaire aérien, tant sur le plan technique que commercial. Pourquoi est-ce si exceptionnel? Tout d’abord parce que la plupart du temps et pour la vaste majorité des marchandises transportées, les vols commerciaux réguliers suffisent à nous apporter les solutions nécessaires. Plus rares sont les cas où les mensurations et/ou les contraintes de l’opération requièrent un vol charter spécifique. Plus rare encore quand il s’agit de l’Antonov 124, le plus imposant d’entres eux, un des moins disponibles sur le marché. Enfin, les coûts d’une telle opération induisent nécessairement la rareté de ces missions.  

Ce type d’opération c’est le graal du transitaire aérien

• La méthode: en tant que transitaire, nous achetons d’ordinaire le fret aérien au kilo, et nous pouvons également louer parfois une partie de la soute d’un avion commercial. Affréter un avion cargo, c’est beaucoup plus rare! 
• L’avion: Après la destruction du mythique Antonov AN-225 en février 2022, le AN-124 est aujourd’hui le plus grand avion cargo disponible. 
• La complexité : Il ne s’agit pas de charger une marchandise sur palette, mais de concevoir et fabriquer en urgence une solution de transport sur mesure.
• Le projet: la mise au point d’un chassis sur mesure nécessite l’intervention de spécialistes, et une coordination minutieuse dans un temps très court.
• Le modèle économique : Le coût d’une telle opération est important, le droit à l’erreur est nul. Tout doit être bordé et revérifié dans les moindres détails.

Cette mission illustre la capacité de MATHEZ FREIGHT AVIATION SOLUTIONS à répondre à des enjeux critiques, en conjuguant expertise, affrètement, sourcing et gestion de risques. Une belle démonstration de force logistique!